Un automne chargé – et le diagnostic, enfin!
Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec – presidence@ordrepsy.qc.ca
Chers membres,
Le Congrès de l’Ordre vient tout juste de se terminer, au terme d’une année particulièrement riche en projets et en réalisations pour notre ordre. Je souhaite exprimer toute ma gratitude à tous les psychologues qui ont pu participer, en personne ou à distance, à cet important rendez-vous. Dans la prochaine édition de Psychologie Québec, nous aurons d’ailleurs l’occasion de revenir en détail sur cet événement incontournable d’apprentissage, de partage et d'émotions.
Je tiens également à féliciter chaleureusement les lauréats des Prix de l’Ordre pour leur contribution exceptionnelle à l’avancement de notre profession. Leur parcours, à la fois inspirant et exemplaire, sera lui aussi mis en lumière dans le magazine de mars 2025 : nous souhaitons ainsi souligner leurs réalisations et leur impact sur notre communauté.
Dans les prochaines lignes, je vous propose un retour sur certains événements marquants de l’automne, mais aussi sur les principaux dossiers et les plus récentes réalisations de l’Ordre.
Les psychologues et les neuropsychologues autorisés à utiliser le mot diagnostic
Il y a quelques semaines, une étape importante a été franchie non seulement pour la profession, mais aussi pour la protection du public et l’accès aux services, alors que la Loi modifiant le Code des professions pour la modernisation du système professionnel et visant l’élargissement de certaines pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des services sociaux (anciennement le « projet de loi 67 ») est entrée en vigueur. Rappelons que cette loi nous permet enfin d’utiliser le terme diagnostic pour qualifier nos conclusions cliniques.
L’Ordre appelle maintenant les décideurs, les gestionnaires et les assureurs à modifier leurs lois et leurs procédures afin de reconnaître pleinement le diagnostic en santé mentale posé par un psychologue ou un neuropsychologue. Il est essentiel que ces modifications soient apportées afin d’améliorer réellement l’accessibilité aux services, les accommodements liés à l’emploi, les exemptions fiscales et les indemnisations. Nous espérons également que Santé Québec saisira cette occasion de revoir les trajectoires de services.
Rappelons que, le 18 septembre dernier, j’ai pris part avec Me Édith Lorquet, directrice des services juridiques, à l’audition parlementaire devant la Commission des institutions portant sur le projet de loi 67.
Je tiens à réitérer que l’Ordre sera là pour vous accompagner à travers les transformations que pourrait entraîner ce projet de loi dans votre pratique professionnelle.
L’assemblée générale annuelle de l’Ordre
Le jeudi 24 octobre dernier s’est tenue notre assemblée générale annuelle 2024, en format virtuel pour la cinquième année consécutive. Cette formule, désormais bien établie, a été très appréciée des membres, permettant une participation active de psychologues aux quatre coins de la province. J’ai pu à cette occasion dresser un bilan des activités menées par l’Ordre au cours de l’année écoulée.
L’Ordre à votre écoute
En plus de la Tournée de la présidente, qui s’est tenue plus tôt cette année, du Congrès de l’Ordre et de l’assemblée générale, durant lesquels j’ai pu échanger avec nombre d’entre vous, j’ai aussi eu la chance de rencontrer plusieurs psychologues issus de divers champs de pratique et milieux au sein de notre profession.
Cet automne, comme le veut maintenant la tradition, j’ai eu le privilège de m’adresser aux participants des congrès de l’Association québécoise des psychologues scolaires (AQPS) et de l’Association québécoise des neuropsychologues (AQNP). J’ai pu notamment, auprès des psychologues scolaires, discuter des nuances et de l’état des travaux faisant suite au Règlement habilitant les psychologues et les psychoéducateurs à la décision d’utiliser les mesures de contention en tous lieux. Décider d’une mesure de contention dans un contexte d’intervention planifiée est désormais une activité réservée à laquelle les psychologues sont habilités. Les détails entourant le projet de loi 67 – désormais en vigueur – ont quant à eux été discutés avec les neuropsychologues.
Réunis à Baie-Comeau, les psychologues du réseau public de la région de la Côte-Nord m’ont réservé un accueil chaleureux, et nous avons eu des échanges enrichissants. J’ai pu bien saisir les réalités que vivent les psychologues de cette région immense, où les défis sociaux sont importants.
Coalition québécoise pour la réduction de la maladie
L’Ordre a rejoint la Coalition québécoise pour la réduction de la maladie, qui compte plus d’une quarantaine de regroupements, associations et ordres professionnels en santé physique et mentale, et qui réclame au gouvernement des investissements afin de prévenir la maladie. Mise sur pied par l’Association pour la santé publique du Québec, cette coalition a tenu, en novembre, le colloque Une nouvelle vision de la santé à l’UQAM, où les ministres Christian Dubé et Sonia Bélanger ont annoncé que le ministère de la Santé et des Services sociaux axera ses actions davantage sur la prévention lorsque les opérations auront migré vers Santé Québec.
Les traumas de l’enfance
Dans le présent numéro, nous vous présentons un dossier thématique d’une grande importance, consacré aux traumas de l’enfance. En raison de la vulnérabilité accrue des enfants face aux traumatismes – que ce soit à cause de l’immaturité neurologique, de mécanismes d’attachement fragiles ou de capacités limitées pour faire face au stress – ces expériences ont des conséquences profondes sur leur développement. Ces répercussions peuvent être multiples : difficultés émotionnelles, troubles d’apprentissage, impacts cognitifs et autres problématiques en santé mentale. C’est pourquoi il est crucial de traiter ces sujets avec la plus grande attention. Je tiens à remercier chaleureusement notre expert invité, le Dr Nicolas Berthelot, psychologue, pour sa contribution précieuse à ce dossier thématique.
Et en terminant…
Alors que les fêtes approchent à grands pas, je vous souhaite de pouvoir profiter de cette période de repos bien méritée. Ce moment de l’année est l’occasion idéale pour vous ressourcer et passer du temps auprès de tous ceux et celles qui vous sont chers.
Au plaisir de vous retrouver en 2025, avec toujours autant de détermination pour le rayonnement et le développement de la profession et la protection du public.