L’hypnose clinique dans le traitement de la douleur chronique chez les clients souffrant de TSPT
Dre Caroline Ouellet, psychologue
Clinicienne à l’unité de gestion de la douleur de l’Hôpital Sainte-Anne pour anciens combattants, elle se spécialise dans l’évaluation et le traitement de la douleur chronique en multimorbidité avec le trouble de stress post-traumatique.
Isabelle Dodier
Infirmière clinicienne et ostéopathe en pratique privée, elle collabore régulièrement avec des hypnologues pour aider à soulager la douleur et l’anxiété de ses clients.
Selon le Rapport du groupe de travail canadien sur la douleur (Santé Canada, 2021), une personne sur cinq souffre de douleur chronique. L’Enquête sur la santé mentale et les événements stressants indique par ailleurs que 8 % des Canadiens répondent aux critères du trouble de stress post-traumatique (TSPT) (Statistique Canada, 2022). Une méta-analyse réalisée en 2017 (Siqveland, 2017) révèle que la prévalence du TSPT chez les personnes souffrant de douleur chronique varie de 0 à 57 %, alors que Perera et al. (2021) rapportent une multimorbidité de 63 % chez les membres actifs des Forces armées canadiennes (FAC) et de 79 % chez les vétérans des FAC. Il importe de considérer les ressources et les outils disponibles pour soutenir les individus atteints à la fois de douleur chronique et du TSPT. L’hypnose, justement, émerge comme un outil thérapeutique prometteur pour le traitement de la douleur chronique, notamment chez les individus souffrant du TSPT. Cet article examinera les études scientifiques soutenant l’utilisation de l’hypnose pour traiter la douleur chronique et le TSPT, proposera une analyse critique de cette méthode thérapeutique, abordera ses limites et explorera des stratégies pour optimiser son efficacité.
Hypnose clinique
L’hypnose clinique se définit par « un état de conscience caractérisé par une attention concentrée et une réduction de la conscience périphérique, se traduisant par une capacité accrue à répondre aux suggestions » (Elkins et al., 2015). Cet état de conscience modifié (ECM) se distingue de la veille, du sommeil et de la méditation (Bioy et al., 2020). L’ECM induit par l’hypnose peut influencer la perception du client, sa pensée, son affectivité, ainsi que sa conscience du temps et de l’espace. Lorsque la focalisation intense ou l’absorption modifie la perception du temps, de l’espace et de soi, on appelle cela la « transe » (Jensen et al., 2017). C’est en période de transe que les psychothérapeutes perçoivent un potentiel thérapeutique supérieur, en raison de la suggestibilité accrue des clients. Contrairement aux préjugés, l’hypnose clinique ne vise pas à manipuler ou à contrôler l’esprit, mais plutôt à tirer parti de cet ECM pour accéder à des ressources internes et faciliter le changement thérapeutique (Grünenwald, 2009).
Hypnose ericksonienne et nouvelle hypnose
L’hypnose ericksonienne et la nouvelle hypnose sont deux approches distinctes. L’hypnose ericksonienne, basée sur les travaux du psychiatre Milton H. Erickson, considère le psychologue ou psychothérapeute comme un accompagnateur guidant le patient vers ses propres ressources pour résoudre ses problèmes (Champagne, 2023), et induisant ainsi un ECM propice à la réorganisation des croyances à travers des suggestions (Moreni et Barber, 2015). En revanche, la nouvelle hypnose est une approche moins directive envers le patient. Elle met l’accent sur le bien-être et le confort de vie du patient (Goyheneche, 2016). À titre d’exemple, le client peut être invité à laisser aller ses pensées, à les accueillir, après quoi le psychologue et le client pourront revenir sur celles-ci. Bien que ces deux approches partagent des racines communes, elles diffèrent dans leur méthode et leur focalisation thérapeutiques.
Douleur chronique et hypnose clinique
La douleur chronique est définie par l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP) comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée ou ressemblant à celle associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle » (Treede et al., 2019). Elle combine les types de processus suivants : 1) sensoriels, 2) cognitifs, 3) émotionnels et 4) motivationnels (Turk, Wilson, et Cahana, 2011). Sur le plan sensoriel, la douleur peut être mesurée par son intensité, d’absente à insupportable. Sur le plan cognitif, elle est souvent associée à des pensées négatives, formant un cercle vicieux où la douleur et le catastrophisme s’alimentent. Dans les composantes émotionnelles, elle inclut l’anxiété, la peur et les anticipations négatives pouvant aggraver la perception de la douleur (Eckert et al., 2022). Enfin, la douleur motive la recherche de soulagement et de ressources pour mieux la gérer.
L’hypnose s’avère un outil efficace pour gérer la douleur chronique (Adachi et al., 2014 ; Jensen et al., 2011) pour chacun des processus. 1) Intensité sensorielle. Une méta-analyse conduite par Smith et al. (2020) montre que l’hypnose clinique réduit significativement l’intensité de la douleur et améliore la qualité de vie des patients atteints de fibromyalgie, de maux de dos chroniques et de migraines. 2) Cognition. Dans une étude comparant les effets de l’autohypnose et de la restructuration cognitive sur la douleur et le catastrophisme, Jensen et al. (2011) ont constaté que l’hypnose offrait des bénéfices significatifs au chapitre de l’atténuation de la douleur chez les patients atteints de sclérose en plaques. 3) Émotion. Les patients bénéficiant de traitements d’autohypnose ou d’autosoins ont connu des réductions de l’intensité et de l’interférence de la douleur ainsi que de symptômes d’anxiété et de dépression, et une amélioration de leur qualité de vie (Vanhaudenhuyse et al., 2015). 4) Motivation. Vanhaudenhuyse et ses collègues (2018) ont observé une amélioration du sentiment de contrôle, une réduction de l’incapacité perçue et une réduction de l’attente d’une guérison médicale. Ces résultats soulignent l’impact positif de l’hypnose sur les différentes facettes de la douleur.
TSPT et hypnose clinique
Le TSPT est un trouble de santé mentale qui peut se développer chez une personne ayant été témoin ou victime d’un événement traumatisant. Les manifestations du TSPT comprennent les flashbacks, les cauchemars, l’évitement des situations rappelant le traumatisme, ainsi qu’une hypervigilance et une détresse émotionnelle accrues, qui peuvent perturber le fonctionnement quotidien (American Psychiatric Association, 2022).
L’hypnose clinique est un des outils thérapeutiques disponibles pour le traitement du TSPT. Bien que la recherche soit encore limitée, des études suggèrent que l’hypnose est efficace pour réduire les symptômes de l’anxiété et les cauchemars associés au TSPT (Valentine, 2019 ; Kennedy, 2002). Une méta-analyse de 81 études, combinant l’hypnose clinique et le TSPT, a montré que l’hypnose a un effet positif sur les symptômes du TSPT, notamment sur l’évitement, l’intrusion et d’autres symptômes globaux (O’Toole et al., 2016).
Limites et contre-indications
L’hypnose clinique présente certaines limites. Premièrement, la réceptivité à l’hypnose varie d’un candidat à l’autre. Bien que des outils tels que les tests de suggestibilité puissent être utilisés, il n’existe à notre connaissance aucune donnée précise définissant le profil des patients plus réceptifs (Tosti, 2017). Deuxièmement, le manque de protocoles standardisés d’une étude à l’autre entraîne des variations entre les méthodes employées et les résultats obtenus (Tosti, 2017). Troisièmement, la qualité de ces études peut être limitée (Tosti, 2017) par leur méthodologie – par exemple, l’utilisation de petits échantillons, d’études pilotes et de méthodologies mixtes –, ce qui affecte les conclusions sur leur efficacité. L’efficacité de l’hypnose dépend fortement de la compétence et de l’expérience du praticien (McKernan et Walsh, 2023 ; Moss et al., 2024).
De plus, certaines contre-indications existent, notamment pour les patients psychotiques non stabilisés, ceux qui présentent de la dissociation, ceux qui ont certains troubles de la personnalité et les individus diagnostiqués comme psychopathes (Kaczmarska et al., 2022). Avec les clients souffrant de TSPT, il importe d’aborder la possibilité de raviver des souvenirs traumatisants et des émotions intenses. Pareillement, un psychothérapeute insuffisamment formé ou qui n’a pas une compréhension globale du TSPT pourrait par inadvertance suggérer des idées ou des images négatives. Chez certains individus souffrant du TSPT et de dissociation, l’hypnose peut intensifier ce phénomène et altérer la perception de la réalité, augmentant ainsi le risque de dépendance à cette approche. Enfin, il est important de noter qu’il existe un risque de retraumatisation pendant les séances, les sentiments de peur et d’impuissance liés à l’événement traumatisant initial pouvant être ravivés, ce qui fait ressortir la nécessité d’une formation approfondie du psychologue et d’une préparation adéquate du client avant l’utilisation de l’hypnose clinique.
Préparation du client
Avant de recourir à l’hypnothérapie, le psychothérapeute doit éduquer son patient sur la nature de l’hypnose clinique, clarifier les attentes envers cette thérapie pour éviter les déceptions et encourager l’engagement à long terme, et travailler sur les éventuelles résistances ou craintes liées à cette approche. Une bonne alliance thérapeutique et une collaboration entre le praticien et le client sont déterminantes pour maximiser les bénéfices. Par ailleurs, la préparation émotionnelle implique d’outiller le client de façon qu’il développe des stratégies de gestion du stress et des émotions, en mettant l’accent sur la régulation émotionnelle et la relaxation. Cela peut comprendre l’utilisation de techniques telles que la respiration, la méditation ou la pleine conscience. Enfin, bien que la nouvelle hypnose soit perçue comme une approche plus douce, il est pertinent de se demander s’il est préférable de guider les clients atteints de TSPT à travers des suggestions préalablement discutées ou d’évaluer leur disposition à laisser leur imagination créer les outils nécessaires.
Perspective clinique
Un plus grand nombre d’études reconnaissent l’efficacité de l’hypnose dans la gestion de la douleur chronique que dans le traitement du TSPT, l’hypnose offrant dans les deux cas une approche non pharmacologique pour soulager les symptômes. Cependant, la coexistence de la douleur chronique et du TSPT crée une situation complexe où les deux conditions peuvent se renforcer mutuellement (Sharp, 2001). Une focalisation du psychothérapeute sur la gestion de la douleur chronique pourrait faire en sorte qu’il néglige les aspects psychologiques sous-jacents du TSPT, compromettant ainsi l’efficacité globale du traitement. Il est fortement suggéré que les psychothérapeutes qui utilisent l’hypnose chez les patients présentant cette multimorbidité soient formés adéquatement et possèdent une compréhension approfondie des deux conditions, reconnaissant les déclencheurs potentiels du TSPT et adaptant la thérapie pour minimiser les risques de retraumatisation (Rotaru et Rusu, 2016).
Conclusion
La douleur chronique associée au TSPT engendre des défis majeurs pour les patients et les professionnels de la santé. Outre la douleur physique, les patients souffrant de douleur chronique présentent parfois des comportements maladaptatifs, attribués à des attitudes et à des croyances altérées envers la douleur (Jensen et al., 2007 ; Moseley, 2004). Cependant, les données probantes indiquent que l’hypnose peut entraîner des améliorations significatives en réduisant l’intensité de la douleur, en atténuant les pensées négatives associées, en diminuant les symptômes anxiodépressifs aussi présents dans le TSPT, tout en renforçant le sentiment de contrôle et d’autonomie.
En résumé, l’hypnose clinique représente un domaine en évolution, offrant aux psychologues de nouvelles perspectives pour le soulagement de la douleur et l’amélioration du bien-être psychologique chez les patients souffrant de douleur chronique et de TSPT.
Bibliographie
- Accardi, M., Cleere, C., Lynn, S. J. et Kirsch, I. (2013). Placebo versus « standard » hypnosis rationale: Attitudes, expectancies, hypnotic responses, and experiences. American Journal of Clinical Hypnosis, 56(2), 103-114.
- Adachi, T., Fujino, H., Nakae, A., Mashimo, T. et Sasaki, J. (2014). A meta-analysis of hypnosis for chronic pain problems: A comparison between hypnosis, standard care, and other psychological interventions. International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 62(1), 1-28.
- American Psychiatric Association. (2022). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (5e éd.).
https://doi.org/10.1176/appi.books.9780890425787
- Bioy, A., Célestin-Lhopiteau, I. et Wood, C. (2020). Hypnose. Dunod.
- Champagne, C. (2023). Les fondements psychologiques de l’hypnose ericksonienne. Hegel, 4(4), 264-275.
- Ciaramella, A. (2022). Placebo and hypnosis in the clinical setting: Contextual factors in hypnotic analgesia. American Journal of Clinical Hypnosis, 64(3), 223-238.
- Eckert, A.-L., Pabst, K. et Endres, D. M. (2022). A Bayesian model for chronic pain. Frontiers in Pain Research.
- Elkins, G. R., Barabasz, A. F., Council, J. R. et Spiegel, D. (2015). Advancing research and practice: The revised APA Division 30 Definition of Hypnosis. International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 63(1), 1-9.
- Fishbain, D. A., Pulikal, A., Lewis, J. E. et Gao, J. (2017). Chronic pain types differ in their reported prevalence of post-traumatic stress disorder (PTSD) and there is consistent evidence that chronic pain is associated with PTSD: An evidence-based structured systematic review. Pain Medicine, 18(4), 711-735.
- Goyheneche, J. (2016). La neuro-imagerie au service de la « neurophénoménologie » de l’hypnose. Étude de l’effet anti-nociceptif. Chirurgie, 66.
- Grünenwald, M. (2009). Approche de la douleur chronique par l’hypnose : expérience d’un médecin praticien. Revue médicale suisse, 5(208).
- Jensen, M. P., Day, M. A. et Miró, J. (2017). Neuromodulatory treatments for chronic pain: Efficacy and mechanisms. Nature Reviews Neurology, 13(3), 167-178.
- Jensen, M. P., Ehde, D. M., Gertz, K. J., Stoelb, B. L., Dillworth, T. M., Hirsh, A. T., ... et Kraft, G. H. (2011). Effects of self-hypnosis training and cognitive restructuring on daily pain intensity and catastrophizing in individuals with multiple sclerosis and chronic pain. International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 59(1), 45-63.
- Jensen, M. P., Turner, J. A. et Romano, J. M. (2007). Changes after multidisciplinary pain treatment in patient pain beliefs and coping are associated with concurrent changes in patient functioning. Pain, 131(1-2), 38-47.
- Kaczmarska, A. D., Mielimąka, M. et Rutkowski, K. (2022). Hypnotizability and psychopathology of patients with personality disorders. American Journal of Clinical Hypnosis, 65(2), 160-168.
- Kennedy, G. A. (2002). A review of hypnosis in the treatment of parasomnias: Nightmares, sleepwalking, and sleep terror disorders. Australian Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 30(2), 99-155.
- Kupers, R., Faymonville, M. E. et Laureys, S. (2005). The cognitive modulation of pain: hypnosis- and placebo-induced analgesia. Progress in Brain Research, 150, 251-600.
- McKernan, L. C. et Walsh, E. G. (2023). Enhancing connections between clinicians and research in hypnosis practice: Strategies for practice and training. International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 71(2), 127-138.
- Moreni, A. et Barber, A. (2015). Origines et histoire de l’hypnose. Kinesithérapie, la revue, 15(162), 14-19.
- Moseley, G. L. (2004). Evidence for a direct relationship between cognitive and physical change during an education intervention in people with chronic low back pain. European Journal of Pain, 8(1), 39-45.
- Moss, D., Willmarth, E. et Reid, D. B. (2024). Advancing Education in Clinical Hypnosis. Dans The Routledge International Handbook of Clinical Hypnosis, 823-839.
- O’Toole, S. K., Solomon, S. L. et Bergdahl, S. A. (2016). A meta‐analysis of hypnotherapeutic techniques in the treatment of PTSD symptoms. Journal of Traumatic Stress, 29(1), 97-100.
- Peebles, M. J. (2018). Harm in hypnosis: Three understandings from psychoanalysis that can help. American Journal of Clinical Hypnosis, 60(3), 239-261.
- Perera, E., Thompson, J. M., Asmundson, G. J., El-Gabalawy, R., Afifi, T. O., Sareen, J. et Bolton, S. L. (2021). Chronic pain: The Canadian Armed Forces members and Veterans mental health follow-up survey. Journal of Military, Veteran and Family Health, 7(S2), 29-42.
- Rotaru, T. Ș. et Rusu, A. (2016). A meta-analysis for the efficacy of hypnotherapy in alleviating PTSD symptoms. International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 64(1), 116-136.
- Santé Canada. (2021). Rapport du groupe de travail canadien sur la douleur : mars 2021. Un plan d’action pour la douleur au Canada. Repéré le 17 novembre 2023 à https://www.canada.ca/content/dam/hc-sc/documents/corporate/about-health-canada/public-engagement/external-advisory-bodies/canadian-pain-task-force/report-2021-rapport/report-rapport-2021-fra.pdf
- Sharp, T. J. et Harvey, A. G. (2001). Chronic pain and posttraumatic stress disorder: Mutual maintenance?. Clinical Psychology Review, 21(6), 857-877.
- Siqveland, J., Hussain, A., Lindstrøm, J. C., Ruud, T. et Hauff, E. (2017). Prevalence of posttraumatic stress disorder in persons with chronic pain: A meta-analysis. Frontiers in Psychiatry, 8, 164.
- Statistique Canada. (2022). Enquête sur la santé mentale et les événements stressants, août à décembre 2021. Repéré le 10 avril 2024 à https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/220520/dq220520b-fra.htm
- Turk, D. C., Wilson, H. D. et Cahana, A. (2011). Treatment of chronic non-cancer pain. The Lancet, 377(9784), 2226-2235.
- Valentine, K. E., Milling, L. S., Clark, L. J. et Moriarty, C. L. (2019). The efficacy of hypnosis as a treatment for anxiety: A meta-analysis. The International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 67(3), 336-363.
- Vanhaudenhuyse, A., Gillet, A., Malaise, N., Salamun, I., Barsics, C., Grosdent, S., … et Faymonville, M.-E. (2015). Efficacy and cost-effectiveness: A study of different treatment approaches in a tertiary pain centre. European Journal of Pain, 19(10), 1437-1446.