Congrès 2024 de l’Ordre : rétrospective des moments phares
Simon Diotte, journaliste
Conférence d’ouverture
Au-delà des mots : les psychologues, élaborateurs de sens

« Prendre une pause de l’urgence pour vous occuper de l’essentiel » : voilà l’appel lancé par la présidente de l’Ordre lors de l’ouverture du Congrès, dont le thème était « Essentiel ». À cette occasion, plus de 300 psychologues étaient réunis pour entendre la Dre Christine Grou, psychologue, partager ses réflexions sur la nature, la richesse et l’essence de la profession. « Les psychologues sont de grands explorateurs. Nous n’explorons pas la planète ni l’espace. Nous explorons le psychisme […]. Nous sommes des constructeurs, des élaborateurs de sens », a-t-elle expliqué devant une salle attentive le 28 novembre dernier, au Sheraton Laval.
Également diffusée en direct sur le Web, cette conférence a mis en lumière l’aspect profondément intime de la relation thérapeutique, ainsi que le privilège unique dont bénéficient les psychologues auprès de leurs patients. « C’est toujours profondément émouvant – et je suis convaincue que vous partagez ce sentiment – lorsque des patients nous confient des fragments de leur existence qu’ils n’ont jamais révélés à personne », a déclaré la présidente.
Lors de son allocution, la Dre Grou a souligné que la compétence des psychologues ne nécessitait pas d’être affirmée, mais qu’elle se manifestait d’elle-même à travers leur pratique. « La compétence des psychologues ne s’invoque pas, elle se démontre », a-t-elle précisé. Elle a également mis de l’avant leur aptitude unique à percevoir ce qui échappe souvent aux regards et aux mots. « Les psychologues ont la capacité de dépasser les apparences pour saisir ce que les mots ne peuvent exprimer », a-t-elle ajouté.
La présidente de l’Ordre a aussi démontré à quel point la profession de psychologue en est une d’émancipation, favorisant l’autonomie et la liberté de la pensée. Elle a également insisté sur le fait que les psychologues se distinguent par leur capacité à réfléchir et à analyser les enjeux avec rigueur et profondeur. La Dre Grou a ajouté qu’il est désormais crucial pour l’Ordre, en tant qu’entité professionnelle, de s’engager activement dans la résolution des défis contemporains, et ce, tant sur le plan sociétal que dans la pratique clinique. Enfin, elle a rappelé que l’accessibilité compétente demeure un chantier de la première importance pour l’Ordre.
Pour clore son allocution, la présidente a tenu à rappeler l’unicité de la profession : « La profession de psychologue n’est peut-être pas la plus rapide, mais elle est souvent la plus efficace. Ce n’est pas la plus reconnue, mais elle est la plus intime. Enfin, ce n’est pas la plus lucrative, mais c’est l’une des plus essentielles. »
Célébration d’une profession essentielle
Des réflexions sur les enjeux liés à l’intelligence artificielle, des conférences inspirantes, une sélection variée d’ateliers de formation continue, une cérémonie des Prix de l’Ordre mémorable… Le 27e Congrès de l’Ordre a offert aux psychologues une occasion unique de se retrouver, de réfléchir au sens de la profession et de réaffirmer son caractère essentiel, thème de cette édition 2024.
Tenu en formule hybride du 27 au 29 novembre au Sheraton Laval, sous le thème « Essentiel », l’événement a permis de mettre en lumière les valeurs fondamentales de la psychologie, grâce à des conférences et des formations. La Dre Marie Leclaire, qui a offert une formation sur le diagnostic des troubles mentaux, a salué cette initiative visant à recentrer la profession sur « l’essentiel » : les soins. « Entrer en relation avec les gens, les aider à trouver un sens à ce qui arrive, c’est notre mission première. Soigner est essentiel pour une société en santé », a-t-elle affirmé. Elle a également souligné que l’objectif fondamental du diagnostic demeurait avant tout le soin : « Pour remplir cette mission de “soin”, il est essentiel de cultiver des compétences spécifiques : un savoir-être, une capacité à accueillir le patient, une manière d’être en lien avec lui. »
Tout au long du congrès, de nombreux formateurs ont partagé leur passion et leur expertise à travers des ateliers, offrant ainsi aux membres de l’Ordre l’occasion d’enrichir leurs connaissances et leur pratique. « La formation est au coeur de notre profession », a souligné la Dre Geneviève Lemelin, psychologue, qui a présenté un atelier intitulé La thérapie de groupe basée sur la mentalisation auprès d’adolescents, en collaboration avec sa collègue Isabelle Bouchard, également psychologue.
La Dre Line Girard, psychologue, qui a animé une formation sur Les premières séances d’une psychothérapie relationnelle : l’exemple de la PGRO avec Alain Mercier et le Dr Marc-Simon Drouin, aussi psychologues, s’est réjouie de pouvoir transmettre son savoir aux nouvelles générations : « Après avoir bénéficié pendant des années de l’expérience des vétérans, c’est maintenant à mon tour de redonner au suivant », a-t-elle confié.
Ce type d’événement représente également une occasion précieuse de renouer les liens entre collègues. « Je crois que la popularité du congrès s’explique par le besoin, à l’ère du numérique, de se rencontrer en personne et d’échanger », a souligné la congressiste Emma Para, psychologue.
De son côté, la psychologue Suzanne Geoffroy a souligné les retombées des ateliers de formation : « La participation aux divers ateliers de formation nous permet d’ouvrir la voie à la réflexion. »
Catherine Gosselin, doctorante en psychologie (recherche et intervention, parcours Neuropsychologie, à l’Université du Québec à Trois-Rivières), a particulièrement apprécié le fait que cet événement aborde des enjeux appliqués sur le plan clinique. « Le congrès me permet à la fois de renforcer mes connaissances en psychologie et de transmettre les résultats de ma recherche », a-t-elle expliqué. La doctorante a aussi présenté l’affiche scientifique Réserve cognitive et retraite : le rôle de la complexité des professions sur l’évolution du fonctionnement cognitif des personnes âgées.
En effet, pour la toute première fois, le congrès comportait une séance de présentation d’affiches scientifiques, permettant aux psychologues et aux doctorants en psychologie de partager le fruit de leurs recherches avec les congressistes. Cette nouvelle activité a été particulièrement appréciée, car elle a permis des échanges fructueux entre chercheurs, doctorants et cliniciens.
Le Salon des exposants, où étaient rassemblés plus de 25 kiosques, a connu un vif succès. Les participants ont pu découvrir une variété d’organismes et de services, mais aussi d’offres d’emploi destinées spécialement aux psychologues. Ce fut également un moment privilégié pour échanger directement avec les représentants de nombreuses organisations présentes pour l’occasion.
En somme, à travers ses conférences, ses formations et les échanges enrichissants qu’il a suscités, le Congrès a offert aux psychologues un espace privilégié pour approfondir leurs connaissances et leurs compétences, tout en leur permettant de se retrouver et de discuter ensemble des enjeux contemporains liés à la profession.
Cérémonie des Prix de l’Ordre 2024
Un mémorable hommage aux psychologues d’exception
Dans une formule 5 à 7 décontractée alliant humour, émotions et témoignages inspirants, la cérémonie des Prix de l’Ordre, coanimée par la présidente de l’Ordre et par l’animateur et humoriste Jean-Sébastien Girard, a réuni plus de 200 personnes venues célébrer l’excellence de la profession. À la fois festive et chaleureuse, la soirée a mis en lumière le parcours impressionnant et la carrière exceptionnelle de trois psychologues, de même que la contribution remarquable d’un organisme à l’amélioration de la santé et du bien-être psychologique des Québécois. Retour sur cet événement aussi mémorable qu’émouvant qui s’est déroulé au Sheraton Laval dans le cadre du Congrès de l’Ordre, le 28 novembre dernier.
Une scientifique et pédagogue au parcours exceptionnel reçoit le prix Noël-Mailloux

La Dre Isabelle Rouleau, psychologue, a obtenu le prix Noël-Mailloux, la plus haute distinction de l’Ordre, qui souligne une contribution exceptionnelle au développement de la psychologie et récompense l’ensemble d’une carrière marquée par l’excellence. Avant que la lauréate ne monte sur scène, le public a pu visionner une vidéo hommage retraçant son parcours, dans laquelle d’anciennes étudiantes, des collègues ainsi que son conjoint, le journaliste scientifique Yanick Villedieu, ont salué son ardeur au travail, sa sensibilité, ses talents de pédagogue, de même que son influence incontestable et durable au sein de la profession.
Neuropsychologue spécialisée dans l’étude de la mémoire et professeure titulaire au Département de psychologie de l’UQAM, la Dre Isabelle Rouleau a exercé en tant que clinicienne à l’hôpital Notre-Dame de Montréal. En 2022, elle a marqué l’histoire en devenant la première femme à occuper le poste de directrice du Département de psychologie de l’UQAM. Au cours de sa carrière, elle a publié pas moins de 126 articles scientifiques, dont plusieurs dans des revues de renommée internationale. Parmi ses contributions les plus significatives figure la création de l’échelle Rouleau (Rouleau Scale), une grille d’évaluation des résultats au test de l’horloge aujourd’hui utilisée à travers le monde, tant en clinique qu’en recherche.
Dans son discours de remerciement, la Dre Rouleau a exprimé avec émotion la profonde fierté que ce prix représentait pour elle, alors qu’elle rejoint des figures de renom telles que Gilbert Desmarais, Francine Lussier et Brenda Milner, qui a célébré ses 106 ans le 15 juillet dernier et dont les travaux ont inspiré sa thèse de doctorat. Elle a également pris soin de témoigner sa reconnaissance envers ses étudiants : « Depuis 40 ans, mes stagiaires en neuropsychologie clinique et mes étudiants [des cycles supérieurs] ont été ma principale source de stimulation et de découverte. […] Je suis reconnaissante de la confiance qu’ils continuent de me manifester, en m’appelant de temps en temps, [en me demandant] mon opinion sur des cas. »
En guise de conclusion, la lauréate a tenu à mettre en lumière l’excellence de la formation en psychologie au Québec, affirmant avec assurance que celle-ci « n’avait rien à envier aux meilleures institutions du monde ».
Le Prix professionnel remis à une référence en psychologie organisationnelle

Le Dr Jacques Forest, psychologue, a reçu le Prix professionnel, une distinction remise à un membre pour ses réalisations professionnelles remarquables. Professeur au Département d’organisation et ressources humaines de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, il est l’auteur de plusieurs articles scientifiques portant sur la théorie de l’autodétermination appliquée au travail, la psychologie positive en milieu professionnel et les significations positives et négatives de l’argent et des récompenses monétaires.
Communicateur hors pair, le Dr Jacques Forest a réalisé près de 600 présentations devant le grand public et participé à des congrès scientifiques aux quatre coins du monde. Il a également cumulé plus de 250 interventions médiatiques, contribuant ainsi à vulgariser la science psychologique et à la rendre accessible à un large public.
« Gagner ce prix me permet de faire connaître la psychologie positive et la théorie de l’autodétermination. Et mon souhait, c’est que plus les gens la connaissent, plus [ils auront] le goût de l’appliquer », a-t-il déclaré en recevant son prix. Sur scène, le lauréat a exprimé toute sa gratitude envers ses mentors, notamment son directeur de mémoire de maîtrise et de thèse doctorale, Claude Sarrazin, qui a d’ailleurs reçu cette même distinction il y a 30 ans, ainsi que sa codirectrice de doctorat, la Dre Estelle Morin, psychologue à HEC Montréal. « Merci de m’avoir montré qu’un chemin mettant de l’avant l’être humain, c’est toujours positif », a-t-il conclu, visiblement touché de recevoir cette prestigieuse distinction.
Le prix Mérite du CIQ remis à un acteur incontournable de la profession

Le psychologue Pierre Desjardins a reçu le prix Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ), remis à un professionnel pour sa contribution remarquable à l’organisation ou au développement de sa profession. Devenu psychologue en 1976, Pierre Desjardins a travaillé comme clinicien en centre de dépendance, en psychiatrie adulte en centre hospitalier, et en petite enfance et famille en CLSC.
Au sein de l’Ordre, où il a oeuvré pendant plus de 16 ans, il a joué un rôle central en tant que directeur de la qualité et du développement de la pratique. Son travail a été crucial dans la rédaction d’avis, de mémoires et de documents phares, dont le Code de déontologie des psychologues et le Guide explicatif du projet de loi 21, pour ne nommer que ceux-ci.
Ayant à coeur la protection du public, cet expert infatigable, officiellement à la retraite mais toujours enseignant, a aussi joué un rôle de premier plan dans la compréhension du sens et de la portée des activités réservées, dont la psychothérapie au Québec. Celui que la présidente de l’Ordre a qualifié affectueusement d’« électron libre » a également contribué au développement de la profession et à la formation de nouvelles générations de psychologues, tout en publiant de nombreuses chroniques de référence dans le magazine Psychologie Québec.
Fidèle à sa réputation, le lauréat a ponctué son discours – beaucoup plus long que les trois minutes autorisées – de traits d’humour et de marques d’autodérision, rivalisant en efficacité avec le coanimateur Jean-Sébastien Girard, qui a prétendu à la blague avoir écrit son texte. Pierre Desjardins a remercié sa complice de travail, Me Édith Lorquet, directrice des services juridiques à l’Ordre, avant de souligner l’affection qu’il porte à ses enfants et d’exprimer toute sa gratitude envers sa femme Denise, pour son appui inconditionnel.
Prix de la santé et du bien-être psychologique - un organisme communautaire au service des plus vulnérables

Le Projet P.A.L., un organisme communautaire fondé en 1975 par des personnes vivant des problèmes de santé mentale, a reçu le Prix de la santé et du bien-être psychologique, remis à un organisme ou une entreprise pour son engagement et sa contribution à l’amélioration de la santé et du bien-être psychologique des Québécois. Par ses projets de logements à loyer modique, ses services en défense des droits ainsi que ses activités éducatives et sociales, le Projet P.A.L. aide des adultes, quel que soit leur diagnostic, à gagner de l’autonomie, à réaliser leurs rêves et à surmonter des obstacles majeurs.
Sarah Burkart, présidente du conseil d’administration, et Angela Murphy, directrice générale, sont montées sur scène afin de recevoir le prix. « L’espoir est notre étoile du Nord. S’il est vrai que l’espoir ne peut pas créer un logement ni garantir la sécurité alimentaire ou l’accès à des services de santé, il […] peut aider une personne en difficulté à s’accrocher pour un jour de plus. Parfois, un jour suffit à changer ou même sauver une vie », a déclaré Angela Murphy, soulignant l’approche unique préconisée par cet organisme.
Sarah Burkart, qui a failli perdre la vie en raison de problèmes de santé mentale, a ajouté : « Ce soir, je me tiens fière devant vous, en acceptant ce prix au nom du Projet P.A.L. Cette organisation m’a permis de donner un sens à ma vie et d’envisager l’avenir de manière plus positive. Elle m’a permis de connecter avec des personnes compréhensives et sans jugement. Ce qui est vrai non seulement pour moi, mais aussi pour tant d’autres qui ont franchi les portes du P.A.L. », a-t-elle conclu avec émotion.
Conférence matinale
Jeter du sens dans une époque en quête de repère
À travers son parcours, face à la maladie et devant la souffrance des soignants, l’épreuve qu’elle a vécue a renforcé sa conviction quant au rôle essentiel des psychologues dans la société. « J’ai retrouvé mon amour du métier parce je ne voyais aucune autre manière d’honorer ce que j’avais appris et qui, selon moi, manque cruellement à notre époque. Authenticité, courage d’être soi, courage de la vulnérabilité, engagement envers l’autre, nécessité de voir au-delà des différences, curiosité face au mystère, humilité devant ce mystère, tolérance à l’ambiguïté, intérêt pour la nuance, pour la complexité », a-t-elle énuméré avec émotion.
Selon Nathalie Plaat, les psychologues « exercent le plus beau métier du monde » dans une société en proie à la radicalité et aux vulnérabilités provoquées par les changements climatiques. Dans cette époque criarde marquée par une montée de l’intolérance et où « les grandes crises vont devenir plus régulières », les psychologues sont là pour apporter les nuances nécessaires à la compréhension de réalités éminemment complexes.
« Il est là, notre essentiel psychologue, dans la configuration parfaite de ce métier qui consiste à explorer les profondeurs de l’âme humaine, ses comportements, ses attitudes, ses revirements, ses caractéristiques propres, pour jeter du sens dans une époque qui en a tellement besoin », a conclu l’autrice, aussi émue que son public.
Grande conférence sur l’intelligence artificielle
Une révolution tout sauf tranquille
« Qu’on le veuille ou non, l’intelligence artificielle est une révolution déjà en marche, il est donc crucial de nous y préparer », a affirmé la présidente de l’Ordre, la Dre Christine Grou, dans son mot d’ouverture du précongrès. Il est aujourd’hui difficile d’anticiper l’ampleur de ces changements, tout comme il était difficile de prédire à l’époque les répercussions qu’allaient avoir Internet et les téléphones cellulaires dans nos sociétés, a illustré la Dre Grou. « Certains experts comparent les impacts potentiels de l’IA à ceux de l’électricité : l’intelligence artificielle pourrait provoquer des transformations profondes dans tous les secteurs de la société, notamment la santé, la finance, l’assurance, l’éducation, les arts et la culture », a-t-elle ajouté. Au cours de cette introduction, elle a également rappelé la position de l’Ordre par rapport à l’IA : « Nous continuerons toujours de préconiser le recours au jugement clinique, le respect de l’autonomie professionnelle et la rigueur », a-t-elle précisé.
À la suite de ce mot d’ouverture, la Dre Grou a invité le philosophe et auteur Jocelyn Maclure à participer à une discussion sur les enjeux éthiques et les problématiques entourant l’IA. « Parce qu’il s’agit d’un outil ultrapuissant, il faut avoir une conscience aiguë de ses limites si on veut en faire un usage sécuritaire et éthique », a déclaré le philosophe, rappelant certains enjeux liés à cette technologie, comme son opacité et ses biais discriminatoires potentiels. Il estime que l’IA devrait être un soutien pour les psychologues, et non remplacer ceux-ci. « La machine ne pourra jamais reproduire la totalité des compétences et du savoir-faire d’un bon ou d’une bonne thérapeute », a-t-il affirmé. Soulignant avec humour qu’il ne pouvait plus se passer de son GPS en voiture, il a également noté que l’utilisation de l’IA pourrait elle aussi rendre certaines personnes dépendantes, au point qu’elles ne puissent plus se passer de cette technologie.
Les répercussions de l’IA sur le plan sociétal et au sein de la pratique
« Il n’est pas nécessaire d’être développeur pour s’intéresser à l’intelligence artificielle, ni même pour l’utiliser. Mais face à l’ampleur de ce phénomène, il est essentiel de comprendre ses principes fondamentaux, d’appréhender les enjeux qu’elle soulève et d’adopter une approche à la fois innovante et prudente », a souligné le Dr Philip L. Jackson, psychologue, lors de sa formation présentée dans la deuxième partie du précongrès.
En tant que directeur de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA), le Dr Jackson a permis aux congressistes d’en apprendre davantage sur l’IA, d’explorer ses enjeux sociétaux et de développer un regard critique sur son utilisation. Son atelier a également offert un éclairage sur l’évolution de l’IA au cours des dernières décennies, tout en abordant les répercussions sociétales de cette technologie dans des domaines tels que la démocratie, le marché de l’emploi, la culture et l’environnement, pour n’en citer que quelques-uns.
Le Dr Vincent Taschereau-Dumouchel, neuropsychologue et professeur au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal, a clôturé le précongrès en présentant un atelier intitulé Intelligence artificielle et pratique clinique. Il y a abordé notamment l’architecture et les principes fondamentaux de l’intelligence artificielle ainsi que les capacités cognitives des modèles d’IA. Lors de sa présentation, le Dr Taschereau-Dumouchel a également exploré l’IA non pas comme substitut aux psychologues, mais comme outil destiné à soutenir et à complémenter leur travail.
Soulignant qu’il reste encore de nombreux défis à relever, le neuropsychologue a insisté sur l’importance d’évaluer la possibilité de mener des interventions assistées par IA, tout en s’assurant que celles-ci soient supervisées par des professionnels humains.