Une année sous le signe de la résilience
Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec - presidence@ordrepsy.qc.ca
L’année 2020 tire à sa fin et, disons-le, elle nous a réservé son lot de défis. Les psychologues ont su adapter leur pratique pour répondre à la population en détresse en ces temps de pandémie comme nous l’ont démontré les résultats du sondage d’octobre. L’Ordre a également dû s’adapter à la situation, par exemple en tenant l’Assemblée générale annuelle (AGA) et les Rendez-vous de la formation en mode virtuel. Nous poursuivons activement notre collaboration avec les instances gouvernementales pour assurer les services psychologiques en santé mentale.
Sondage auprès des membres et annonce de 35 millions par Lionel Carmant
En octobre dernier, je vous ai demandé de répondre à un sondage sur l’état de votre pratique pendant la pandémie. Les questions portaient sur l’accessibilité à vos services, votre disponibilité à élargir vos heures de travail pour répondre à un possible plan d’aide d’urgence du gouvernement, vos observations sur les problèmes de santé mentale pour lesquels la clientèle vous consulte et votre usage de la télépratique. Devant les chiffres inquiétants de l’augmentation de la détresse psychologique dont vous avez témoigné, l’Ordre a diffusé un communiqué de presse pour rendre publics les résultats du sondage. J’ai accordé une série d’entrevues médiatiques sur le sujet, et vos réponses ont donné un poids indéniable à nos représentations politiques pour demander un plan d’aide psychologique d’urgence.
Les résultats du sondage nous ont aussi permis de brosser un portrait très intéressant de votre usage de la télépratique. Je vous invite d’ailleurs à découvrir les faits saillants de ce volet du sondage.
Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, le Dr Lionel Carmant, a annoncé récemment des investissements de 100 millions de dollars en santé mentale, dont 35 millions serviront à acheter des services psychologiques en bureau privé afin de libérer les listes d’attente du réseau public de la santé.
L’Ordre est consulté dans l’opérationnalisation de cette nouvelle initiative. Nous savons tous que cette enveloppe budgétaire est une solution à court terme et qu’elle ne réglera pas tous les problèmes d’accessibilité aux services psychologiques. Bien que la négociation des conditions de travail et des salaires des psychologues du réseau public ne soit pas dans mon mandat, j’aborde dorénavant fréquemment cette question pour expliquer les difficultés d’attraction et de rétention des psychologues dans le réseau public puisque l’accessibilité aux services psychologiques est mise à mal. La population doit pouvoir compter sur les services des psychologues dans le réseau de la santé. La clientèle qui les consulte est différente, présente des problèmes de santé différents et nécessite des interventions différentes de celle que l’on rencontre en bureau privé.
Nous espérons que dans un avenir proche vous serez appelé à élargir vos heures et à vous rendre disponibles pour accueillir de nouveaux clients provenant des listes d’attente en santé mentale. Tous les regards seront posés sur nous, et comme il s’agit là d’une reconnaissance indéniable de notre expertise et de l’importance de nos services, il nous faudra répondre présents.
Assemblée générale annuelle et Rendez-vous de la formation
Ce sont 185 psychologues qui étaient présents à l’AGA virtuelle, un exploit de participation depuis les 10 dernières années. Cet exercice démocratique nous permet de vous livrer un compte-rendu des activités statutaires de l’Ordre et des différents projets qui nous occupent. L’événement s’est passé rondement, et je retiens que les psychologues des quatre coins du Québec ont apprécié cette modalité. Pour ceux qui ne pouvaient être des nôtres, vous trouverez le rapport annuel dans le site Web de l’Ordre.
Les Rendez-vous de la formation ont proposé huit activités de formation continue et ont attiré pas moins de 900 personnes devant leur écran. Les formateurs ont su s’adapter aux considérations techniques et la très vaste majorité des participants ont eu de la facilité à se connecter à la plateforme. Les échos positifs de cette première expérience de grand événement de formation par le Web alimentent nos réflexions pour le sort réservé au prochain congrès de l’Ordre, prévu à la fin novembre 2021. Nous vous tiendrons informés.
Mémoire sur l’aide médicale à mourir : les enjeux en santé mentale
Nous travaillons présentement sur un mémoire qui sera prochainement présenté au ministère de la Santé et des Services sociaux sur l’aide médicale à mourir. Il y sera question, notamment, du trouble mental et de l’aptitude à consentir, du rôle du psychologue et du neuropsychologue dans le processus d’évaluation menant à une aide médicale à mourir, des demandes anticipées et du soutien offert aux familles et aux équipes de soins. Nous publierons le mémoire sur notre site Web au courant du mois de décembre.
En terminant, au terme de cette année chargée et exigeante, j’espère que dans les prochaines semaines vous trouverez refuge dans un répit tellement mérité. Je vous souhaite d’innover dans nos traditions pour reposer vos esprits et prendre soin de vos liens.